Le village de Cargese
L’histoire du village
A la fin du XVII ème siècle, une colonie grecque de Vitylo du Péloponnèse constitué de près de de 800 âmes, décide d’échapper à l’oppression turc. Empruntant la voie maritime, elle accoste dans la région de Sagone et s’installe dans le village de Paomia le 14 mars 1676, en accord avec la République de Gênes (Propriétaire de la Corse à cette époque).
Pourtant, leur présence n’est pas très bien acceptée par les populations locales qui voyaient en eux des alliés des génois.
En 1731, lorsque les Corses se soulèvent contre Gênes, les grecs sont chassés à Ajaccio tandis que le village de Paomia est brûlé et pillé.
Il faut attendre 1769, lorsque la Corse devient française, que le Village de Cargèse est créé. Le Comte de Marbeuf, gouverneur de la Corse, fait construire des habitations à ces familles grecques exilées.
De nos jours, les deux communautés corses et grecques dont la fusion s’est opérée surtout par les mariages vivent en parfaite harmonie.
Cependant chaque communauté a conservé ses traditions. Les noms des descendants grecs restent reconnaissables par les patronymes les plus courants comme Frimigacci, Stephanopoli, Capodimacci, Dragacci, Voglimacci ou Garidacci.
Les églises
L’église de l’assomption dite « latine » est édifiée de 1822 à 1828 par la population Corse de religion catholique de rite latin. Des fonds sont recueillis dès 1817, le terrain quant à lui est donné par Antoine Andreani.
Malheureusement, en 1835, la toiture de l’église est détruite par une violente tempête alors que les travaux d’aménagement intérieur ne sont pas encore terminés.
En 1847, le clocher de l’église est achevé.
De 1970 à 1975, on réalise les peintures de la nef, puis de 1992 à 1997, deux peintres russe réalisent l’ornementation du chœur. A l’intérieur, le style est baroque avec des peintures réalisées en trompe l’œil.
L’église Saint Spiridon dite “grecque” est une église grecque catholique Hélène.
Au milieu du XIXème siècle, on compte près de 500 grecs à Cargèse et ces derniers souhaitent construire une église au cœur du village. Les travaux débutent en 1868 pour s’achever en 1874.
A l’intérieur, le décor est néo-classique, le sanctuaire est séparé de la nef par une cloison de bois ornée d’icônes que l’on appelle « iconostase » . Celle-ci fut offerte par le préfet de la congrégation de « Propaganda Fide » à l’église grecque. L’extérieur lui, est inspiré du style néo-gothique.
Actuellement, les deux églises sont ouvertes aux visites, et les offices ont lieu chaque semaine.
Il est très rare de voir deux églises de cultes différents, face à face, réunies dans un seul et même village pour une seule culture : la culture corse.
Il existe 2 autres églises de moindre importance à Cargèse. L’église Saint-Jean baptiste située au hameau de Lozzi, simple chapelle domestique construite en 1845. Et l’église Sainte Marie, située au hameau de Paomia.
Les tours génoises
La tour d’omigna construite à l’extrémité de la pointe du même nom. L’histoire dit qu’ elle fut le dernier rempart de 127 grecs contre 2500 corses révoltés le 27 avril 1731.Retranchés à l’ intérieur de celle-ci, les grecs réussirent à s’enfuir à Ajaccio au bout de trois jours de siège.
Le village offre deux autres tours non restaurées, la tour de cargese située sur la colline dominant le village et la tour d’Orchino située sur la presqu’île du même nom.
Les tours génoises furent construites au XVI ème siècle pour prévenir et protéger la population contre les invasions barbaresques. Leurs gardiens prévenaient la population de futures attaques provent de la mer par un feu. La fumée donnait alors le signal d’alerte pour les villageois aux alentours de se réfugier dans les terres. Les tours étaient disposées sur chaque pointe avancée de la côte afin que l’une soit visible par une autre. Le but étant si nécessaire de transmettre l’alerte d’invasion de tour en tour et prévenir toute la Corse en moins de deux heures.